Verbal Kint : On sait très peu de choses, peut-être qu’il est turc. D’après certains, sont père était allemand. Mais personne ne croit vraiment qu’il existe, car personne ne l’a jamais vu et jamais personne n’a bossé pour lui directement. A croire ce que Kobayashi disait, n’importe qui peut bosser pour Söze. On est jamais sûr. C’était tout son pouvoir. Le coup le plus rusé que le diable ait jamais réussi, ça été de faire croire à tout le monde qu’il n’existait pas.

Mais il y a une histoire qu’on m’a raconté, une histoire que moi je crois, qui s’est passé quand il était en Turquie. Il y avait une bande de hongrois qui voulaient leur propre organisation. Ils avaient pigé que pour prendre le pouvoir, il y avait pas besoin de flingue, ni de pognon, ni d’être nombreux, il suffit de la volonté d’oser faire ce que les gars d’en face n’oseront pas. Au bout d’un moment, ayant un peu établi leur réseau, ils s’en sont pris à Söze. Lui débutait à l’époque, il trafiquait de la dope à Ankara.

Les hongrois ont débarqué dans sa baraque l’après midi pour lui piquer son territoire. Ils n’ont trouvé que sa femme et ses gosses à la maison, ils ont décidé de l’attendre. En rentrant chez lui, Söze trouve sa femme violée et ses enfants hurlant de peur. Les hongrois savaient que c’était un dur, qu’il fallait pas rigoler avec lui. Ils lui ont montré qu’ils étaient pas là pour plaisanter. Ils lui ont dit qu’ils voulaient son territoire, et tout son business. Söze a regardé lentement les visages des membres de sa famille. Ensuite, il a montré à ces hommes volontaires ce que c’était la véritable volonté. Il leur a dit qu’il préférait voir toute sa famille morte à ses pieds plutôt que de céder à leur chantage. Il a laissé repartir le dernier hongrois.

Il a attendu que sa femme et ses enfants soient enterrés, alors il s’est occupé du reste de la bande. Il a buté leurs mômes, il a buté leurs femmes, il a buté leurs parents et les amis de leurs parents, il a foutu le feu à leurs baraques, et aux magasins où ils bossaient. Il a buté les mecs qui leur devaient du fric. Et là-dessus il s’est envolé…

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