Vincent : Franckie, dis à Lucas de sortir et d’aller faire tu sais quoi.

Vincent : Vous savez qui je suis, monsieur Worley ?

Mr Worley : Non, je ne sais pas. Qui êtes-vous ?

Vincent : Je suis l’antéchrist. Je ne suis pas de très bonne humeur. Vous direz aux anges du ciel que vous n’aviez jamais vu le mal aussi nettement incarné que dans l’homme qui vous a exécuté. Je m’appelle Vincent Coccotti, je suis le conseiller de monsieur Blue Lou Boyle, l’homme que votre fils a cambriolé. Je sais que vous étiez dans la police, alors j’imagine que vous avez entendu parler de nous, je me trompe pas ?

Mr Worley : J’ai entendu parler de Boyle.

Vincent : Tant mieux. J’espère que ca va vous épargnez les fausses questions dans le genre : « Mais qu’est ce qu’il me raconte comme conneries celui là ? ». On va jouer aux questions réponses, et au risque de répéter ce que j’ai déjà dit je vous en prie, que vos réponses soient plausibles. Vous voulez une Chesterfield ?

Mr Worley : Non.

Vincent : J’ai un fils moi aussi, et il a le même age que le votre. Alors j’imagine comme tout ça doit être pénible pour vous, mais Clarence et sa petite pouffiasse ont bien cherché ce qu’il leur arrive. Je vous supplie donc de ne pas les suivre sur cette voie. Ca vous réconfortera surement de savoir que vous n’avez aucun choix.

Mr Worley : Je vous aiderais avec le plus grand plaisir mais j’ai pas vu Clarence.

Vincent : Vous voyez ça ? Ca fait mal hein ? Un gnon en plein dans le nez. Oh là là, ça bousille, la douleur monte jusqu’au cerveau, on a les yeux qui pissent des larmes, c’est pas drôle. Mais ce qui risque de suivre est encore moins drôle. Je viens de vous offrir ce que j’ai de plus agréable. On a interrogé vos voisins, ils ont vu une cadillac, mauve plutôt claire, la cadillac de votre fils Clarence, garée devant chez vous hier matin. Monsieur Worley, avez-vous vu votre fils ?

Mr Worley : Oui je l’ai vu.

Vincent : Je ne sais pas trop ce qu’il a pu vous raconter au juste alors, au cas où il resterait des ombres je vais éclairer les passages obscurs : la pute qui traîne avec votre fils a un mac, qui est un de mes associés. En dehors de ses pouffes et de ses autres activités il travaille pour moi en tant qu’intermédiaire. Il semblerait que cette sale petite connasse est appris qu’on avait une affaire sur le feu, parce que votre cow-boy de fils et cette salope se sont amenés flingues au vent, ont tiré à tout va, et ils ont mitraillé tous les mecs qui étaient là.

Mr Worley : Mais de quoi est-ce que vous parlez ?

Vincent : Je vous parle d’un massacre. Ensuite ils ont piqué une pleine valise de drogue, et ils se sont taillés. Ils auraient pu s’en tirer mais votre rejeton, petit con qu’il est, a laissé son permis de conduire à côté du cadavre *rires*

Mr Worley : Je ne vous crois pas du tout.

Vincent : Oui, ça, ça n’a aucune importance. Ce qui est beaucoup plus important, c’est que moi je vous crois. Où sont-ils allés monsieur Worley ?

Mr Worley : En lune de miel.

Vincent : Mon dieu … C’est fou ce que ça m’agace d’avoir à répéter une question. Où sont-ils allés ?

Mr Worley : J’en sais rien moi. Attendez une minute, écoutez moi. Je n’avais pas vu Clarence depuis trois ans. Hier matin, il débarque avec une fille. Il dit qu’ils se sont mariés, et il dit qu’il voudrait … qu’il voudrait un petit peu d’argent pour aller en lune de miel. Et il me demande de lui prêter 500 dollars. Moi je veux aider le gamin, alors j’lui fais un chèque, on va prendre le petit-déjeuner ensemble, sur quoi il se taille et je l’ai pas revu. Vous avez ma parole ! Il lui ait pas venu à l’esprit de me dire où ils allaient, et il m’ait pas venu à l’esprit de lui demander.

Vincent : Vous savez, les siciliens sont des menteurs nés, les meilleurs du monde. Je suis sicilien, mon père était le champion toute catégorie des menteurs siciliens. A ses côtés j’ai appris tout jeune l’art de la pantomime. Lorsqu’un homme dit un mensonge il y a 17 façons de reconnaître les mimiques qui le trahissent. Les hommes ont 17 pantomimes. Les femmes en ont 20, nous 17 seulement mais, si on les connaît comme les doigts de sa main, ça vaut tous les détecteurs de mensonge. Alors, entre moi et vous, c’est un jeu de « Je montre rien et je dis rien » : vous voulez rien me montrer, rien me dire du tout, mais vous avez tout dit. Je sais que vous savez où ils sont, alors dîtes le moi, avant que je vous abime tellement que vous ne vous en relèverez pas.

Mr Worley : J’aimerais … j’aimerais une cigarette maintenant …

Vincent : Bien sûr.

Mr Worley : Vous avez une … une allumette ? Non non attendez, j’ai ce qu’il faut … Vous êtes siciliens, hein ?

Vincent : Oui, siciliens.

Mr Worley : Vous savez, j’adore lire. Surtout des bouquins qui parle d’histoire. Je trouve ces conneries fascinantes. Il y a un fait historique, je sais pas si vous le connaissez. Les Siciliens ont été procréé par les nègres. Quoi ? C’est vrai.

Vincent : Je vous demande pardon ?

Mr Worley : Si si c’est un fait. Oui oui. Vous voyez, les Siciliens ont du sang noir qui fermente dans leurs artères.

*Vincent se retourne vers ses hommes*

Mr Worley : Non mais si vous me croyez pas, vous pouvez vérifier. Il y a des centaines d’années de ça. Les Maures ont conquis la Sicile. Et les Maures sont des nègres. A l’époque, figurez vous, les Siciliens étaient normaux, comme les mecs d’Italie du nord. Les cheveux blonds, les yeux bleus et tout ça. Mais, mais quand les Maures sont arrivés, ils ont changé le pays tout entier. Ils ont tellement baisé avec les Siciliennes mon pote, hein, qu’ils ont changé le sang du pays à tout jamais. C’est pour ça que les blonds aux yeux bleus sont devenus des basanés aux yeux noirs. Je trouve ça absolument stupéfiant, non ? De penser qu’aujourd’hui encore après des siècles et des siècles, que les… que les Siciliens ont gardé leurs gênes de nègres. Et tout ça…

*Vincent éclate de rire*

Mr Worley : Non je blague pas, je cite des faits historiques ! C’est écrit ! C’est écrit dans les livres.

Vincent : Je l’adore ce gars !

Mr Worley : Mais non ! Mais c’est vrai !

Vincent : Tu le sais hein !

Mr Worley : Oui ! Et oui. Tes ancêtres étaient des nègres. C’est comme ça. Et oui ! Et ton arrière arrière arrière arrière arrière grand mère s’est fait un nègre. Et oui, et ses enfants étaient à moitié nègre. Alors si c’est un fait établi, dis moi, es-ce que je te mentirais ?

Vincent : Non.

Mr Worley : Et toi tu es ce qu’on appelle café au lait. Hein hein !

Vincent : Et toi t’es chocolat mon pote. Oh je l’adore.

*Vincent se lève et embrasse Worley*

Vincent : Très amusant. Très amusant.

*Vincent se lève et va prendre une arme à un de ses hommes*

Vincent : Donne-le moi.

*Vincent se retourne, rit un peu et lui tire une balle dans la tête*

Vincent : Dire que j’avais flingué personne depuis 1984. Fouille moi l’appartement du fils de ce bouffon, trouve moi un indice qui me dira où se cache ce petit con. Il faut que j’essuie la merde que ce type m’a versé dans les oreilles. Toute cette putain de famille faut la finir.